C’était en juin dernier. On apprenait que l’Intermarché de Rennes Longs Champs installait 40 caisses sans caissières sur les 48 que compte le magasin. Un investissement de 15 000 euros par machine mais, en contrepartie, un temps de passage rentabilisé de 30 %. A l’image des caissières de cet hypermarché, sommes-nous tous appelés dans le futur à être remplacés par des automates ? « La généralisation des nouvelles technologies qui a commencé avec la bureautique fait inévitablement évoluer les métiers mais les grands bouleversements sont derrière nous » tempère Christophe Guitton, chercheur au Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Cereq). A l’image des secrétaires devenues des assistantes ou encore de nombreux ouvriers promus techniciens de maintenance, les nouvelles technologies nous aident à développer notre marge de compétences plus qu’elles visent à nous remplacer.
Mariage de compétences. Pour Fabrice Lacombe, co-auteurs du livre « Les emplois de demain » aux éditions du Cherche midi, « les nouvelles technologies engendrent une nouvelle organisation du travail dans laquelle la polyvalence des salariés est particulièrement prisée ». Les nouvelles technologies ne font pas que transformer les métiers existants, elles provoquent l’émergence de nouveaux jobs. Le développement de l’Internet en son temps a permis l’apparition de métiers spécifiques comme webmaster, web designer, référenceur ou encore analyste de trafic. Plus que le développement de nouveaux univers techniques, « c’est le mariage de plusieurs compétences qui devrait créer les nouveaux métiers de demain » croit savoir Fabrice Lacombe, par ailleurs président du cabinet de recrutement Michael Page France.
De nouveaux métiers. Ainsi, bio-informaticiens (chargés d’élaborer de nouveaux médicaments grâce à des logiciels spécifiques), géomaticiens (compétents à la fois en informatique et en géographie) ou encore webmasters éditoriaux (chargés de la maintenance mais aussi de l’animation d’un site internet) devraient être de plus en plus recherchés par les employeurs même si proportionnellement le nombre des recrutements ne pèsera pas lourd par rapport aux métiers traditionnels. « Chaque époque produit ses propres métiers, concède Marc-Antoine Estrade, chargé de mission au Centre d’analyse stratégique, mais ce n’est jamais là où se trouvent les plus gros bataillons d’emplois. » Si deux ou trois webmasters suffisent pour animer un site Internet, il faudra toujours une armée de commerciaux pour en vendre l’espace publicitaire.
(Sébastien Tranchant © Keljob.com)